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Dans les fleurs

Pour mon anniversaire (dans 7 jours j'aurai 30 ans !), et même plutôt pour nos anniversaires avec V., nous avons décidé de nous offrir une parcelle de terrain. Nous avons sauté le pas et allons pouvoir vraiment imaginer concrètement cette « cabane »/maison, avec cet immense terrain sur lequel nous allons planter sans devoir, chaque été, tailler. Avoir une nature qui pourra éclore et se développer.



Ce rêve de plantation, c’est aussi la joie d’imaginer avoir un potager, qui est ici impossible avec les renards qui ont élus domicile dans le jardin... C’est également rêver aux massifs de fleurs immenses, variés et débordants de couleurs. C’est la possibilité de laisser vivre notre imagination qui passe des plantations de lilas aux lavandes, en réfléchissant au pin et au bouleau, à l’allée de saule, au pommier et framboisier, sans oublier les tournesols.


Ce terrain, nous fait le cadeau d'envisager la possibilité de quitter la ville et sa stimulation constante qui affaiblit nos sens (dit celle qui travaille dans un centre dédié à l’exploration sensorielle…). C’est se déshabiller du stress du monde, de la pollution, des voitures, des gens. Vivre en marge, au bout d'un chemin, tout près du ciel et des étoiles. S'allonger au milieu des fleurs. S'émerveiller de celles-ci. Observer la faune et la flore de la campagne. Goûter au bonheur du silence et à celui des balades sous les grands arbres. Pouvoir, RESPIRER



Pouvoir laisser vivre nos sens en toute liberté, c'est ce que souligne Mona Chollet dans « D’images et d’eau fraîche ». Elle parle de sa possible extradition vers la campagne, dans une maison, en laissant derrière elle son appartement parisien.

J’entretiens l’espoir que la pauvreté sensorielle induite par la vie dans une grande ville s’y allégera, qu’un surcroît de sensualité riche et douce irriguera mon quotidien.

Julia Hill (Butterfly) en parle aussi, dans son récit passionnant « De sève et de sang » qui narre ses 738 jours d’occupation de « Luna », un séquoia millénaire de Californie, afin de le préserver et le sauver de la coupe à blanc dont il est menacé. Elle évoque la toute première fois où elle se rend dans une forêt de séquoias, expérience qui fut, pour elle, révélatrice et fondatrice de son engagement.

Entourée de ces gigantesques colosses, je sentais que la pellicule qui recouvrait mes sens et qui résultait du déséquilibre de nos rythmes de vie effrénés, aliénés par la technologie était en train de fondre.


Ce terrain se présente comme un vrai cadeau que nous nous faisons avec la perspective d'une vie heureuse remplie de projets. C’est la promesse d’une forme de sérénité, de douceur et d’exaltation. Et d'Amour - toujours.


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